Saccharine : risques et avantages de cet édulcorant

La saccharine est un des plus anciens édulcorants artificiels. Elle est utilisée pour donner un goût sucré aux aliments et les boissons depuis plus de 100 ans. Son pouvoir sucrant est 300 à 500 fois plus puissant que celui du saccharose (le sucre de table).

Son utilisation a d’abord été interdite dans les années 70 avant d’être réhabilité. Elle est aujourd’hui autorisé par la FDA, au Canada et en Europe notamment.

La saccharine est utilisée par l’industrie alimentaire en raison de ses propriétés : elle est stable à la chaleur (contrairement à l’aspartame) et se conserve bien. La saccharine est souvent mélangée avec de l’aspartame pour sucrer les boissons light notamment.

Qu’est-ce que la saccharine ?

La saccharine (que l’on écrit aussi saccarine) est un édulcorant artificiel. Elle se présente sous la forme d’une poudre blanche.

La saccharine est souvent employée comme un produit de substitution du sucre. Ses avantages : elle ne contient ni calories ni glucides. L’être humain ne peut pas la métaboliser. La saccharine est donc évacuée de l’organisme sans être modifiée.

Elle a un arrière-goût amer. Pour y palier, elle est souvent mélangée à d’autres édulcorants à teneur réduite ou nulle en calories comme l’aspartame.

La saccharine peut remplacer 50 à 100 % du sucre dans certaines recettes alimentaires sans compromettre de manière significative le goût ou la texture de la préparation.

La saccharine est surtout utilisée comme exhausteur de goût pour les bonbons, les confitures et gelées et les biscuits à faible teneur en calories et les boissons light. Elle est également utilisée dans de nombreux médicaments.

La saccharine peut être utilisée exactement comme le sucre de table sur des aliments ou être utilisée comme substitut du sucre dans le thé, le café ou pour réaliser des desserts qui nécessitent une cuisson.

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La saccharine présente-t-elle un risque pour la santé ?

Les autorités sanitaires de nombreux pays s’accordent à dire que la saccharine est sans danger pour l’être humain.

L’Organisation mondiale de la santé (OMS), l’Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA) et la Food and Drug Administration (FDA) sont d’accord sur ce point.

Mais cela n’a pas toujours été le cas. Dans les années 1970, plusieurs publications d’études scientifiques menées sur des rats de laboratoire ont établi un lien entre la saccharine et le développement d’un cancer de la vessie. Par la suite, d’autres recherches ont révélé que le développement du cancer chez les rats ne s’appliquait pas aux humains.

Des études complémentaires chez l’homme n’ont pas montré de relation évidente entre la consommation de saccharine et le risque de cancer (2). En raison de l’absence de preuves irréfutables imputant le développement du cancer à la saccharine, elle a est désormais considérée comme “non classable comme cancérigène pour l’homme” (3).

Cependant, les études d’observation ne sont pas forcément suffisantes pour exclure l’absence de risque.

La FDA a fixé la dose journalière admissible de saccharine à 5 mg par kg de poids corporel. Cela signifie que si vous pesez 80 kg, vous pouvez consommer 400 mg par jour.

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La saccharine aide-t-elle à perdre du poids ?

sucrer son café avec ce la saccharine

Aucune étude n’a étudié spécifiquement l’effet de la saccharine sur la perte de poids. Toutefois, de nombreuses études semblent indiquer que remplacer le sucre par un édulcorant faible en calories peut avoir des effets bénéfiques sur la perte de poids (4).

Une vaste étude réalisée auprès de plus de 78000 femmes a révélé que celles qui utilisaient des édulcorants artificiels prenaient environ 0,9 kg de plus que les non-utilisatrices (5).

Mais ces résultats ne sont pas unanimement validés. Certaines études suggèrent que la consommation d’édulcorants artificiels comme la saccharine peuvent augmenter la faim, la prise alimentaire et in fine la prise de poids (6).

De même, ses effets bénéfiques sur la glycémie ne sont pas clairs.

La saccharine n’est pas métabolisée par l’organisme et n’affecte pas la glycémie comme le fait le sucre raffiné. Hélas, peu d’études se sont penchées sur les effets spécifiques de la saccharine sur le taux de sucre dans le sang, mais plusieurs études ont cherché à comprendre les effets d’autres types d’édulcorants artificiels et ont conclu qu’ils n’avaient pas d’incidence sur la glycémie (7).

Cependant, la majorité des études suggère que les édulcorants chimiques n’affectent pas de manière notable les niveaux de sucre dans le sang chez l’être humain quel que soit son état de santé (7).

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Cet édulcorant a-t-il des effets négatifs ?

Les autorités sanitaires des pays industrialisés considèrent globalement que la saccharine est sans danger pour l’homme. Mais certaines études laissent planer un doute légitime quant à son innocuité.

Une étude a ainsi révélé que l’utilisation de la saccharine, du sucralose et de l’aspartame peut perturber l’équilibre du microbiote dans l’intestin (9).

Les modifications des bactéries intestinales sont associées à un risque accru de maladies comme l’obésité, le diabète de type 2, les maladies inflammatoires de l’intestin et le cancer.

Les scientifiques estiment que les édulcorants artificiels tel que la saccharine peuvent accélérer le développement de bactéries capables de transformer les aliments en énergie (9) mais des études complémentaires sont nécessaire pour un avis définitif.

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Études scientifiques citées

(1) https://www.fda.gov/food/food-additives-petitions/additional-information-about-high-intensity-sweeteners-permitted-use-food-united-states

(2) Gallus S, Scotti L, Negri E, Talamini R, Franceschi S, Montella M, Giacosa A, Dal Maso L, La Vecchia C. Artificial sweeteners and cancer risk in a network of case-control studies. Ann Oncol. 2007 Jan;18(1):40-44. doi: 10.1093/annonc/mdl346. Epub 2006 Oct 16. PMID: 17043096. https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/17043096/

(3) Touyz LZ. Saccharin deemed “not hazardous” in United States and abroad. Curr Oncol. 2011 Oct;18(5):213-4. doi: 10.3747/co.v18i5.836. PMID: 21980248; PMCID: PMC3185898. https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC3185898/

(4) Bellisle F, Drewnowski A. Intense sweeteners, energy intake and the control of body weight. Eur J Clin Nutr. 2007 Jun;61(6):691-700. doi: 10.1038/sj.ejcn.1602649. Epub 2007 Feb 7. PMID: 17299484. https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/17299484/

(5) Stellman SD, Garfinkel L. Artificial sweetener use and one-year weight change among women. Prev Med. 1986 Mar;15(2):195-202. doi: 10.1016/0091-7435(86)90089-7. PMID: 3714671. https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/3714671/

(6) Fowler SP, Williams K, Resendez RG, Hunt KJ, Hazuda HP, Stern MP. Fueling the obesity epidemic? Artificially sweetened beverage use and long-term weight gain. Obesity (Silver Spring). 2008 Aug;16(8):1894-900. doi: 10.1038/oby.2008.284. Epub 2008 Jun 5. PMID: 18535548. https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/18535548/

(7) Grotz VL, Henry RR, McGill JB, Prince MJ, Shamoon H, Trout JR, Pi-Sunyer FX. Lack of effect of sucralose on glucose homeostasis in subjects with type 2 diabetes. J Am Diet Assoc. 2003 Dec;103(12):1607-12. doi: 10.1016/j.jada.2003.09.021. PMID: 14647086. https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/14647086/

(8) Olivier B, Serge AH, Catherine A, Jacques B, Murielle B, Marie-Chantal CL, Sybil C, Jean-Philippe G, Sabine H, Esther K, Perrine N, Fabienne R, Gérard S, Irène M. Review of the nutritional benefits and risks related to intense sweeteners. Arch Public Health. 2015 Oct 1;73:41. doi: 10.1186/s13690-015-0092-x. Erratum in: Arch Public Health. 2015;73:49. PMID: 26430511; PMCID: PMC4590273. https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC4590273/

(9) Suez J, Korem T, Zeevi D, Zilberman-Schapira G, Thaiss CA, Maza O, Israeli D, Zmora N, Gilad S, Weinberger A, Kuperman Y, Harmelin A, Kolodkin-Gal I, Shapiro H, Halpern Z, Segal E, Elinav E. Artificial sweeteners induce glucose intolerance by altering the gut microbiota. Nature. 2014 Oct 9;514(7521):181-6. doi: 10.1038/nature13793. Epub 2014 Sep 17. PMID: 25231862. https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/25231862/

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