Le rooibos est surtout connu comme infusion au goût doux et noisetté, dépourvue de caféine. Elle est issue d’une plante éponyme appelée rooibos qui pousse de façon endémique en Afrique du Sud. On en récolte les feuilles que l’on fait fermenter et que l’on sèche pour obtenir une tisane riche en antioxydants.
Description de la plante du rooibos
Le rooibos est une plante de la famille des légumineuses. C’est une espèce du sous-genre Nortiera, du genre Aspalathus.
Elle a été décrite pour la première fois en 1691 par le scientifique Plukenet, puis par Linné en 1771. Le nom Aspalathus linearis lui est attribué en 1862 par Harvey, mais sa classification définitive ne fut établie qu’en 1988.
La plante est assez proche génétiquement d’autres légumineuses buissonneuses comme les genres Lebeckia et Cyclopia (dont l’espèce la plus connue est le honeybush qui lui ressemble mais qui n’en est pas).
Les différentes variétés de rooibos
Avant d’être une boisson à faire infuser, le rooibos est un buisson endémique de l’Afrique du Sud c’est à dire qu’elle ne pousse que dans ce pays exclusivement et dans une région spécifique : le Cederberg.
Des essais de plantation ont été réalisés sous d’autres latitudes sans succès. La conjonction d’un climat, d’une altitude, d’un type de sol et même de feux de brousses qui alimentent le sol est absolument unique au monde dans cette région.
La plante rooibos préfère les pentes des montagnes et les sols sablonneux de la région du Cederberg. La plante est adaptée pour survivre dans des conditions de sécheresse.
On peut diviser les variétés de rooibos en deux groupes :
- les « reseeders », qui ne survivent pas au feu mais se perpétuent par la production de graines
- les « resprouters », qui survivent au feu et se reproduisent de manière végétative par des stolons.
Il existe une forme domestique de la plante, sélectionnée, et qui provient de la région du Pakhuis Pass, près de Wupperthal. Son hybridation est possible avec la variété sauvage ce qui permet d’obtenir de nouveaux cultivars.
Le rooibos est une plante pérenne, ce qui signifie qu’elle peut vivre plus de deux ans.
Description physiologique de la plante
Le rooibos cultivé est un petit buisson d’environ 1m d’envergure. Il possède une branche centrale autour de laquelle sont disposées des branches plus fines, couvertes de feuilles de couleur verte et semblables à des aiguilles qui mesurent environ 10 mm de longueur.
Il possède un profond système racinaire compris entre 2 et 3 mètres de profondeur afin d’aller puiser de l’eau aussi loin que possible dans le sous-sol. La rareté des pluies de cette région explique cette caractéristique.
Les fleurs de rooibos
Le buisson donne de petites fleurs jaunes dont la forme spécifique n’autorise l’accès au nectar qu’à certaines abeilles de la famille des Megachilinae. Les fleurs fécondées donnent ensuite de petites graines jaune pâle, proche de la taille et de la couleur d’un grain de sable.
Les graines de rooibos
L’enveloppe des graines est très épaisse et requiert de fortes chaleurs pour germer, souvent même un feu de brousse qui fait partie intégrante de l’écologie locale. Les feux se produisent tous les quinze à vingt ans ; la régénération des « reseeders » a donc lieu l’année suivante.
Une importance économique et écologique capitale
Le rooibos est une plante importante pour la biodiversité de la région du Cederberg. Cependant, comme pour de nombreuses cultures spécifiques à une région, la monoculture extensive peut poser des risques écologiques.
Cette plante est de plus en plus utilisée dans la fabrication de cosmétiques ce qui augmente encore la demande mondiale et pèse sur les prix pour le consommateur final.
Sa production annuelle est d’environ 14.000 tonnes en moyenne dont plus de 40% sont exportés en Europe et aux Etats-Unis.