L’inflammation est une réaction normale du corps qui se protège en cas d’agression.
Une brûlure, une plaie, un bouton, l’obésité, une entorse… Tous ces évènements font intervenir un mécanisme appelé inflammation.
Le système immunitaire protège l’organisme en cas d’agression externe comme une infection par exemple ou interne comme la prolifération de cellules cancéreuses.
De nombreux aliments ainsi que le thé vert sont réputés pour leur effet anti-inflammatoire. Aussi nous avons voulu en savoir sur ce processus biologique.
Comment se déclenche une réaction inflammatoire ? Comment fonctionne-t-elle ? À quoi sert-elle ? Quels sont les résultats ? Comment peut-on la mesurer et la contrôler ?
Qu’est-ce que l’inflammation ?
L’inflammation concerne tout le monde. Elle se déroule même en ce moment dans votre organisme sans que vous vous en rendiez compte.
Votre système immunitaire (via les globules blanc qui sont capables de détecter les corps étrangers) utilise l’inflammation pour défendre l’organisme contre les infections (bactériennes, fongiques…) , les blessures ou les maladies. Objectif ; guérir le plus vite possible.
Mais ce processus peut aussi se dérégler.
Dans le cas de maladies auto-immunes (arthrite, maladies inflammatoires de l’intestin…), le système immunitaire se dérègle et peut attaquer les cellules saines.
L’inflammation est classée en deux grandes catégories.
L’inflammation aiguë intervient pendant une courte durée de façon intense. Elle se résorbe généralement en plus ou moins deux semaines. Elle vise à combattre une infection ou un traumatisme.
L’inflammation chronique est une forme d’inflammation plus lente. Elle dure souvent plus de six semaines. Elle peut se produire même en l’absence de blessure, et elle peut continuer même après que la maladie ou la blessure soient guéris.
Le processus biologique de l’inflammation (simplifié)
- La peau constitue une barrière physique qui protège l’organisme des agressions externes.
- Suite d’un traumatisme ou une infection, une lésion cutanée, des corps étrangers peuvent réussir à franchir cette barrière.
- L’organisme fait alors appel à des cellules sentinelles de l’immunité.
- Ces cellules circulent dans le sang ou la lymphe ou résident dans les tissus.
- Les globules blancs, qu’on appelle leucocytes, sont capables de détecter les corps étrangers.
- Ensuite, des cellules immunitaires entrent en actions : mastocytes, cellules dendritiques et macrophages.
- Ces cellules possèdent sur leur surface des récepteurs capables de reconnaître le type d’agresseurs grâce à des marqueurs génétiques.
- Une fois le coupable reconnu, la réaction inflammatoire commence.
- La cellule sentinelle libère des substances, telles que l’histamine qui augmente la dilatation des veines et la perméabilité des vaisseaux à proximité de la zone lésée ce qui explique la rougeur et la chaleur localisée.
- Cela facilite le passage de cellules du sang vers les tissus de cytokines capables de phagocyter c’est-à-dire de s’y coller et de détruire progressivement l’intrus en le digérant.
- Certaines cellules conservent un fragment de l’antigène qu’elles viennent de détruire. Elles le gardent à la surface de leur membrane plasmique dans le cas d’une aggravation ou d’un retour de l’infection.
Quels sont les symptômes d’une inflammation ?
De façon générale une inflammation ponctuelle se caractérise par différents phénomènes.
- De la chaleur et une rougeur : l’élévation de la température et la couleur rouge sont liés à une augmentation du diamètre des petite veines (capillaires) dans la peau infectée, ce qui induit un afflux plus important de sang chaud à 37 ° et la migration dans le tissu de cellules du système immunitaire.
- une douleur
- un gonflement
- une perte de fonction
Les symptômes dépendent aussi de la localisation physique de l’inflammation et de sa cause.
Une inflammation à long terme aussi appelée inflammation chronique peut engendrer plusieurs symptômes :
- des douleurs physiques
- une fatigue
- des troubles du sommeil
- dépression et angoisse
- problèmes gastro-intestinaux (constipation, diarrhée, reflux acide…)
- une prise de poids
Les symptômes peuvent aussi changer en fonction de la maladie.
Par exemple, dans certaines maladies auto-immunes, le système immunitaire provoque des éruptions cutanées. Il peut aussi arriver qu’il s’attaque à des glandes qui modulent les hormones de l’organisme ce qui provoque des réactions en chaîne.
Dans le cas de la polyarthrite rhumatoïde, le système immunitaire attaque les articulations ce qui peut provoquer des douleurs.
Quelles sont les causes de l’inflammation ?
De nombreux phénomènes peuvent provoquer une inflammation, citons :
- des affections répétées ou chroniques
- certains médicaments
- l’exposition à des produits irritants ou à des corps étrangers
- un traumatisme physique
A noter : des inflammations aiguës trop répétées peuvent provoquer une inflammatoire chronique.
Certains aliments peuvent aussi provoquer ou aggraver une inflammation chez les personnes souffrants de troubles auto-immuns.
Il s’agit notamment :
- du sucre
- des glucides raffinés
- de l’alcool
- des viandes transformées
- des gras saturés.
Comment identifier une inflammation ?
⚠️ Il est indispensable de consulter un médecin pour obtenir un diagnostique fiable et précis.
Il n’y a pas de test unique permettant de diagnostiquer une inflammation. Selon les symptômes, un professionnel de santé peut vous faire passer un ensemble de tests pour établir un diagnostic.
Tests sanguins
Il existe quelques marqueurs qui permettent de diagnostiquer une inflammation. Cependant, ces marqueurs ne sont pas spécifiques. Autrement dit, en cas de taux anormal, rien n’indiquera ce qui pose problème. C’est donc uniquement un indice qui permet d’aller plus loins dans l’analyse.
Électrophorèse des protéines sériques (EPS)
L’EPS est un moyen fiable de confirmer une inflammation chronique. Cet examen permet de mesurer certaines protéines du sang pour identifier un problème. Une quantité anormale de ces protéines peut indiquer une inflammation et d’autres affections.
La protéine C-réactive (CRP)
La CRP est naturellement produite par le foie en cas d’inflammation. Un taux élevé de CRP dans le sang peut être dû à plusieurs conditions inflammatoires.
Vitesse de sédimentation des érythrocytes (ESR)
Le test ESR est aussi appelé “test de vitesse de sédimentation”. Ce test mesure indirectement l’inflammation en mesurant la vitesse à laquelle les globules rouges se déposent au fond d’un tube de sang. Plus ils descendent vite, plus vous êtes susceptible de souffrir d’une inflammation.
Viscosité plasmatique
Ce test calcule l’épaisseur du sang. Une inflammation ou une infection peut épaissir le plasma sanguin.
Remèdes naturels pour soulager l’inflammation
Un des moyens de combattre l’inflammation peut consister à changer son alimentation. Réduire le sucre, les graisses trans et les aliments transformés est un grand pas vers une vie plus saine.
Il existe également des aliments qui peuvent vous aider à combattre activement l’inflammation.
- les fruits rouges
- les poissons gras, comme le maquereau ou le saumon
- le brocoli
- l’avocat
- le thé vert
- les champignons
- les épices, notamment le curcuma, le gingembre et le clou de girofle
- les tomates
Vous pouvez aussi contribuer à réduire l’inflammation en utilisant diverses méthodes :
- Utiliser la thérapie par le chaud ou le froid pour les blessures physiques afin de réduire le gonflement et l’inconfort
- Faire de l’exercice régulier
- Gérer et réduire son niveau de stress
- Arrêter de fumer
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Traitement médicaux de l’inflammation
⚠️ Il est indispensable de consulter votre médecin avant d’entreprendre tout traitement. Les informations ci-dessous sont données à titre informatif et ne constituent pas une recommandation de traitement.
L’administration d’un anti-inflammatoire permet de diminuer et de soulager la douleur et l’irritation provoquées par l’inflammation. Ce sont des médicaments symptomatiques. Cela signifie qu’il agissent contre les symptômes, mais pas contre la cause qui les provoque. Par exemple, un anti-inflammatoire peut soulager la douleur provoquée par une entorse, mais ne guérira pas le ligament déchiré ou rompu.
Pour les symptômes généraux de l’inflammation, votre médecin peut recommander plusieurs options.
Les anti-inflammatoires non stéroïdiens
Ils sont généralement le premier moyen employé pour traiter la douleur et l’inflammation rapidement. La plupart peuvent être achetés en vente libre.
Les AINS courants comprennent :
- l’aspirine
- l’ibuprofène
- le naproxène
Les AINS peuvent être très efficaces contre l’inflammation, mais il existe des interactions et des effets secondaires, surtout en cas d’utilisation prolongée.
Corticostéroïdes
Les corticostéroïdes sont des médicaments que l’on peut ingérer par voie orale, en application topique ou par injection intraveineuse ou intramusculaire. Il s’agit d’hormones produites chimiquement avec une structure très proche du cortisol.
Analgésiques pour la peau
Les analgésiques topiques sont généralement utilisés pour les douleurs aiguës ou chroniques. Certains sont délivrés uniquement sur ordonnance, il est donc préférable de consulter votre médecin.
Certains produits topiques contiennent un AINS comme le diclofénac ou l’ibuprofène. Cela peut être utile pour les personnes souffrant d’inflammation et de douleur dans une partie spécifique du corps.
Étude citées
Gusev E, Zhuravleva Y. Inflammation: A New Look at an Old Problem. Int J Mol Sci. 2022 Apr 21;23(9):4596. doi: 10.3390/ijms23094596. PMID: 35562986; PMCID: PMC9100490. https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC9100490/
Comprendre l’inflammation : https://www.health.harvard.edu/staying-healthy/understanding-acute-and-chronic-inflammation