La province d’Esmeraldas en Equateur produit un des meilleurs cacao du monde. Le secret ? Une variété de cacaoyer exclusive à cette région et un savoir faire artisanal unique pour sa culture et sa fermentation.
Une variété de cacao exclusive
La variété “Nacional” est produite au coeur des forêts tropicales de l’Equateur. Elle offre un goût très caractéristique appelé “arriba” avec un arôme floral et fruité, qui laisse découvrir de subtiles notes boisées, de terre et de cendres. Ce cacao grand cru constitue seulement 2 % de la production mondiale.
Une coopérative équitable
Le plus intéressant est la façon avec laquelle ce cacao grand cru est produit.
Pour commencer, les producteurs sont organisés en coopérative. C’est l’APROCANE (Asociacion de Productores de Cacao del Norte de Esmeraldas). Cette coopérative a littéralement changé la donne en l’espace de quelques années.
l’Aprocane milite auprès des petit propriétaires terriens pour qu’ils ne revendent par leurs parcelles au géant de l’agro-alimentaire producteurs d’huile de palme. Une catastrophe écologique puisque ces terres sont défrichées au profit d’une monoculture dévastatrice.
La coopérative travaille sous label équitable. Les producteurs exploitent chacun une petite parcelle de 2 à 4 hectares. Ils gagnent assez pour vivre de façon décente. Il y a encore 10 ans, ce n’était pas le cas. Aujourd’hui, avec la hausse vertigineuse des cours, les choses ont évolué.
Le kilo de fèves de cacao se négocie environ 2 dollars soit l’équivalent de 12 cabosses de cacao qui fourniront entre 25 et 50 fèves. Aprocane regroupe 650 cultivateurs. Chacun signe un contrat sur 10 ans avec des prix d’achat fixes. Une sécurité pour travailler sereinement. Des primes à la qualités sont versées par l’acheteur principale – le chocolatier suisse Felchlin. Aprocane exporte ainsi jusqu’à 175 tonnes les bonnes années.
Une production en symbiose avec la forêt tropicale
L’autre facteur clef qui explique la qualité du chocolat Nacional c’est le mode de production du cacao. L’écosystème dans son ensemble est préservé car le cacaoyer s’y insère de façon naturelle, en symbiose. Certains arbres apportent l’ombre nécessaire au cacao pour se développer, d’autres vont attirer à eux les fourmis et les feuilles d’autres vont constituer d’excellent engrais. La production est BIO cela va sans dire.
Attaqué par la moniliose, le cacaoyer équatorien BIO est régulièrement visité par ses producteurs. Ils vont couper une par une les branches attaquées puis les détruire à part.
Malgré tout, 50% de la production est régulièrement détruite par les moisissures et autres attaques.
Il est à noter qu’il existe de nombreuses autres coopératives de cacao en Equateur. Notamment celle des indiens Quechua regroupés dans la coopérative Kallari qui fabrique et commercialise elle-même son propre chocolat. (En savoir plus ici en anglais sur le chocolat Quechua ). Cette initiative est assez rare. Il existe un autre cas similaire sur l’île de Grenade.