Vous venez de regarder votre boîte de thé et catastrophe, vous remarquez que la date de consommation est passée. Que faire ?
Voilà ce que vous devez savoir.
Le thé peut-il se périmer ?
Le thé nature, qu’il soit vert ou noir, n’est PAS un produit périssable. Cela signifie qu’il ne devient jamais impropre à la consommation. Vous trouverez mention d’une DDM (Date de Durabilité Minimale, anciennement nommée DLUO) sur l’emballage de votre thé mais il s’agit juste d’une recommandation pour consommer un produit à la saveur optimale.
Date de péremption du thé : comment ça marche ?
Nous recommandons de consommer un thé dans les deux ans suivant sa fabrication. Passé ce délais, il ne présente aucun risque pour la santé. Seul son goût et ses nutriments risques d’être altérés.
Pour prolonger sa durée de vie, il faut conserver votre thé dans une boîte dédiée, à l’abris de la lumière et de l’humidité.
Donc le thé vert, noir ou blanc et les tisanes n’ont pas de date de péremption. Un thé périmé depuis 2 ans est encore comestible. Et même un thé périmé depuis 10 ans aura perdu son goût mais peut tout de même être consommé sans risque.
SI votre thé contient des fruits à coque (amande, noix…) ou des fleurs, il en va de même. Ces ingrédients ont généralement une date de durabilité minimale, il ne sont donc pas périssable.
Si votre thé contient des fruits secs (raisins, abricots…), il est préférable de respecter la date limite indiquée sur l’emballage.
La DDM de mon thé est passée : que puis-je en faire ?
Si la DDM de votre thé est passée, vous pouvez donc tout de même le consommer. Il risque juste d’être moins bon. SI vous constatez que son goût est fade, vous pouvez malgré tout l’utiliser dans des préparations spéciales ce qui évitera de la gâcher. Voici quelques idées :
- faire du thé glacé en ajoutant des fruits frais et du sirop qui masqueront le goût du thé affadi
- utiliser le thé noir comme un nettoyant pour le sol
- ajouter le thé dans un bain relaxant pour une expérience apaisante
- l’utiliser pour rincer vos cheveux après le shampooing pour plus de brillance
- faire un masque pour le visage, excellent pour lutter contre l’acné par exemple
Et si vous décidez de jeter votre thé, utilisez le comme engrais naturel dans vos pots de fleurs ou dans le jardin.
Rappels importants sur la différence entre DLC, DDM et DLUO
La DLC (Date Limite de Consommation) concerne les aliments périssables. Elle peut être indiquée par la mention “à consommer jusqu’au…”. Certains produits peuvent être consommés quelques jours après expiration de leur DLC sans risque. Par contre, , leur vente est interdite car ils peuvent représenter un risque pour la santé.
La DDM ou Date de Durabilité Minimale (anciennement appelée DLUO) concerne les denrées non périssables. Elle peut être indiquée avec la mention “à consommer de préférence avant…” Elle n’a pas le caractère impératif de la DLC : une fois la date passée, l’aliment peut avoir perdu une partie de ses qualités gustatives mais ne présente aucun un danger pour le consommateur. Il est également autorisé de vendre un produit une fois la DLUO passée mais il faut le signaler comme tel.
Le café, le thé, les tisanes et l’ensemble des produits secs comme les épices et les aromates sont des denrées non périssables. Une fois leur DDM dépassée, ces produits sont toujours comestibles.
Bientôt la fin de la date limite pour le thé ?
Les produits durables, comme le thé mais aussi le riz, les pâtes et le sel pourraient bientôt être exemptés de Date Limite d’Utilisation Optimale ou DDM. L’Union Européenne planche sur le sujet.
Objectif : lutter contre le gaspillage alimentaire. Beaucoup de consommateurs jettent ces produits pensant que la date de péremption est dépassée alors qu’il n’en est rien.
La grande Bretagne a déjà sauté le pas et supprimé cette date sur de nombreux produits. L’idée supportée par la Suède et les Pays-Bas serait d’ajouter des produits, tels que le riz, les pâtes, le café, pour lesquels la DLUO ne semble pas indispensable.
Comment les dates limites sont-elles fixées ?
La loi n’oblige pas les industriels alimentaires à choisir entre une DLC et une DLUO. C’est à eux de fixer librement leur date limite. Pour ce faire, ils réalisent des tests de vieillissement puis analysent les qualités organoleptiques (goût, apparence, texture…) et micro-biologiques des produits.
En règle générale, les industriels prennent quelques jours de marge en plus de la DLC « réelle » par principe de précaution et pour garantir que la qualité gustative de leurs produits reste conforme à leur cahier des charges initial.
Les procédures de fabrication industrielles visent la tolérance 0 en matière de présence de bactéries pathogènes. Mais le risque 0 n’existant pas, les industriels prennent donc une marge de sécurité statistique en raccourcissant la DLC.
C’est la même chose avec la chaîne du froid. Idéalement, elle serait ininterrompue. Ce n’est pas toujours le cas du fait du point de vente d’une part et du temps de transport entre le magasin et notre domicile ou la température de conservation n’est pas forcément idéale. L’industriel doit donc tabler sur des analyses statistiques de ces ruptures de la chaîne du froid pour déterminer sa DLC.
Finalement, on aboutit à un paradoxe. Les règles d’hygiène s’appliquant à la chaîne de production sont de plus en plus strictes et présentent moins de risques de contamination et pourtant, les DLC ont tendance à baisser en vertu du principe de précaution.
Il est d’ailleurs intéressant de constater que pour certains produits (par exemple des crèmes dessert stérilisées, donc ne présentant aucun risque), la DLC à l’export peut-être jusqu’à 9 mois plus longue que pour le même produit vendu en France. Preuve que la DLC est parfois plus précautionneuse en France métropolitaine que chez d’autres pays.
Bien sûr, une DLC plus courte, c’est aussi un moyen de réduire le cycle de vie du produit pour voir le consommateur revenir plus vite au magasin.
💡 Le saviez-vous : en France, 3% des produits frais sont invendus. Pour la grande distribution, ce sont 750.000 tonnes de produits jetés chaque année.
Une brève histoire des DLC
La première initiative remonte à 1968. Les supermarchés Casino décident de mettre en place une date limite de vente comme argument marketing. Petit à petit, les autres enseignes lui emboîtent le pas.
En 1984, c’est L’Etat qui prend les choses en main et qui instaure les DLC (Date Limite de Consommation) et les DLUO (Date Limite d’Utilisation Optimale) telles qu’on les connait aujourd’hui. Depuis 2004, la législation européenne est harmonisée en la matière.
La loi stipule que tout produit préalablement emballé doit mentionner une date limite.