Si le Yabukita est la star des cultivars au Japon (il représente plus de 90% des plantations), de plus en plus d’alternatives ou de cultivars complémentaires sont aujourd’hui exploités pour produire du thé de qualité. Petite revue de détail.
Pour rappel, un cultivar est une variété de théier obtenue artificiellement pour être cultivée. Le Yabukita est le cultivar le plus célèbre au Japon mais son exploitation n’est pas sans poser de nombreux problèmes.
Yabukita
Le cultivar Yabukita est résistant aux hivers froids, offre une productivité interessante et est capable de s’adapter à de nombreux types de climats et de sols. D’ailleurs, les plantations de Shizuoka sont parmi les plus septentrionales du monde avec des hiver rigoureux. Les théiers Yabukita arrivent à maturité à l’âge de 4 ans et restent productifs pendant 45 ans. Leur résistance aux basses températures en font un excellent investissement, c’est à dire pas trop risqué pour les planteurs, raison de son succès inégalé.
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Yutakamidori
Le cultivar Yutakamidori a été sélectionné à partir d’une population de théiers Asatsuyu à l’Institut National de la Science des Végétaux et du Thé (IVTS en anglais) de Kanaya puis enregistré à Kagoshima en 1966.
C’est le second cultivar en terme de surface de plantation du Japon, juste derrière Yabukita. Soit une surface plantée de 2500 hectares. Il est principalement cultivé dans la région de Kagoshima et Miyazaki.
La récolte intervient 5 jours plus tôt que celle de Yabukita. Ce cultivar résiste bien à l’anthracnose. Les théiers Yutakamidori sont recouverts d’un bâche filtrant 60% des rayons du soleil pendant une semaine juste avant la récolte afin d’en attendrir les bourgeons, intensifier son vert et réduire son amertume.
Benihikari
Le cultivar Benihikari a été développé en 1952. C’est un mélange de cultivar Benikaori et de Cn1 (une variété chinoise). Il fut déposé en 1969. C’est un cultivar privilégié pour la production de thé noir, un produit assez rare au Japon.
Benihomare
Le cultivar Benihomare est le fruit d’une sélection issue d’une variété indienne de théiers. Sa création date de 1953. Il est généralement récolté 2 semaines après Yabukita. Il offre une très forte résistance à diverses maladies du théier. Cependant ses rendements sont relativement faibles. Du fait de son origine indienne, c’est avant tout un cultivar destiné à la production de thé noir avec une couleur rouge profonde et une forte astringence. Il est notable que l’abus d’engrais nitrogène en réduise les qualité gustatives.
Okuhikari
Le cultivat Okuhikari est une sélection issue d’un mélange de Yabukita et de d’une variété chinoise « Shizuoka-Cy225 ». Son enregistrement date de 1964. Il est cultivé principalement en région montagneuse depuis 1987. Okuhikari est récolté 5 à 6 jours après Yabukita. Ce cultivar produit une plus grande quantité de bourgeons en raison de sa ramification très verticale et solide.
Okumidori
Le cultivar Okumidori date de 1974. Il est assez largement répandu au Japon dans les régions de Shizuoka, Kyoto, Mie, Miyazaki, Kagoshima… Au total, plus de 800 hectares de thé Okumidori sont ainsi plantés en association avec Yabukita afin de mieux répartir la période de récolte et ainsi faciliter la gestion de la production.
Tsuyuhikari
Tsuyuhikari est un mélange de Shizu 7132 et de Asatsuyu qui date de 1970. Il est récolté plus tôt que Yabukita tout en étant très résistant à l’anthracnose.
Saemidori
Saemidori est un cultivar récent puisqu’il date de 1990. C’est un mélange de Yabukita et de Asatsuyu. Il offre une thé très doux et sans amertume aucune. Il pousse dans des régions plus chaudes telles que Kyushu, Shikoku, Kinki et Tokai.Il est utilisé pour produire du Gyokuro dans la région de Fujuoka.
Minekaori
Il est utilisé majoritairement pour élaborer du kamairicha de bonne qualité.
Signifiant littéralement « arôme des cimes », on trouve le cultivar Minekaori dans les préfectures de Miyazaki, Kumamoto et Oita.
Minekaori est un croisement de Yabukita et de Unkai, enregistré en 1988, cultivar n°38. Il offre une bonne résistance aux hivers froids et une productivité accrue de 30% par rapport au Yabukita.
Izumi
Izumi est un cultivar peu utilisé au Japon. C’est un cultivar pour du thé noir, qui est une production assez rare au pays du Soleil Levant. Il est issu du cultivar Benihomare et fut enregistré en 1960. Il est revenu sur le devant de la scène dans les années 2000. Izumi connait aujourd’hui un regain d’intérêt. On l’utilise aussi pour produire du Sencha.