Située à quelques kilomètres au sud de Kyoto, sur l’île de Honshu, Uji est la plus ancienne région théicole du Japon. Importé par des moines de la région de Jin Chan, depuis la Chine, le thé arrive au Japon vers les années 800.
Histoire du thé à UJi
Au début de cette culture, le thé n’a pas connu l’engouement actuel, et peu d’importance a été accordée aux plantations théicoles pendant des siècles, jusqu’aux années 1100.
A l’époque où Kyoto était encore une ville impériale, Ashikaga Yoshimasa a ordonné l’extension des plantations théicoles, vieilles de plus de 300 ans. De nos jours, de nombreuses vieilles plantations continuent à produire diverses variétés de thé, telles que le Gyokuro, le Sencha, le Matcha et l’Yabukita.
Au 17e siècle, Soen Nagatani, producteur de thé à Uji, inventa une méthode de roulage de thé Sencha, ce qui a permis d’obtenir une variation de thé dont la saveur attire rapidement l’attention des buveurs de thé japonais, et fait de ce thé une boisson quotidienne. Cette méthode est toujours utilisée au Japon de nos jours.
Les producteurs de thé de la ville d’Uji développèrent également d’autres types de thés : le sencha produit au soleil – tel que le bancha – et le gyokuro produit à l’ombre. L’utilisation de bâches – en bambou puis en plastique par la suite – pour protéger les plants de thé avait pour but de protéger les théiers des cendres volcaniques.
Une spécialité : les thés ombrés
Les feuilles de thé produit à l’ombre contiennent un taux élevé de chlorophylle et d’acides aminés, et un faible taux de polyphénols, ce qui donne aux thés produits une couleur vert foncé et une saveur plus douce que le thé produit au soleil. Avant la récolte, les feuilles sont recouvertes d’un plastique noir pendant quelques jours à quelques semaines.
Contrairement au thé produit à l’ombre, le thé produit au soleil possède un niveau légèrement inférieur d’acides aminés et de chlorophylle, et a un niveau plus élevé de polyphénol.
Le Matcha, thé fabriqué à partir de feuilles de Tencha, est la plus ancienne variation de thé du Japon, et est également cultivé dans la région d’Uji.
La ville de Kyoto se trouve juste au nord de la région d’Uji, une des plus grandes villes du Japon. Grâce à cette proximité, Uji s’est étendue, hélas au détriment des plantations de thé. En effet, les plantations disparaissent au profit de l’environnement urbain, et la plupart des agriculteurs ont déjà vendu leurs plantations.
La pression foncière associée à la concurrence féroce des thés chinois a eu raison de 35% des cultivateurs de thé du Japon depuis les années 50.